Alors que l’opéra Garnier fête ses 150 ans en 2025, j’ai eu la chance de le visiter en ce début janvier 2025. À force d’admirer ses plafonds, je suis à la limite du torticolis. 😉
J’ai admiré de nombreuses fois l’opéra en flânant dans Paris, mais je n’en avais jamais franchi la porte. J’ai saisi l’opportunité d’un rendez-vous pro à deux pas de l’opéra (vraiment à deux pas !) pour prolonger ma présence dans le 9ᵉ arrondissement parisien.
Sans avoir réservé, je me suis présentée à l’entrée pour une visite en autonomie et j’ai opté pour l’audioguide (avec une tablette) pour apprécier pleinement ce que j’allais découvrir. Peu de monde à 13h30 mais une heure plus tard, l’escalier central,ses balcons et les salons connaissaient une valse incessante de visiteurs particulièrement intéressés par les selfies.
Un peu d’histoire sur l’opéra Garnier
Conçu par l’architecte Charles Garnier, le Palais Garnier est un chef-d’œuvre du style Second Empire, alliant des influences classiques, baroques et Renaissance. Théâtre et désormais lieu ouvert au public en journée, il est le fruit d’une commande de Napoléon III qui l’a fait construire. Il a d’ailleurs fallu 15 ans pour lui donner vie.
Classé monument historique depuis 1923, c’est l’un des monuments les plus visités de Paris. Attirant plus d’un million de visiteurs et environ 350 000 spectateurs annuellement, il comprend une salle de spectacle prestigieuse, des espaces publics, une bibliothèque-musée, des studios de répétition et des ateliers. La salle « à l’italienne » peut accueillir 2101 spectateurs, son plafond ayant été peint par Marc Chagall en 1964.
Ma visite de l’opéra Garnier
Les salles de spectacles anciennes m’impressionnent. Avec leur décor d’un autre temps, les escaliers somptueux et les sièges en velours rouge, elles m’intimident même. Je n’ai pas les codes de ce monde du théâtre et de l’opéra, alors je me sens un peu comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Après avoir récupéré ma tablette et mes écouteurs, je retourne sur mes pas pour découvrir la rotonde et ses colonnes de marbre. Elle se situe juste en dessous de la scène. Basse de plafond par rapport au reste de l’opéra, j’ai ici un sentiment d’être un peu écrasée par la pierre. Je poursuis la visite par la célèbre Pythie au pied du grand escalier. Et là, le va-et-vient des visiteurs fait penser à celui des spectateurs qui venaient (et viennent encore) aussi bien pour voir (le spectacle) que pour être vus. Moi, je préfère m’attarder sur les détails qui m’entourent. 😉
Ce grand escalier de 30 mètres de haut est somptueux avec sa double révolution, ses courbes élégantes et des marbres colorés à foison. Les paliers intermédiaires, les balustrades et les balcons supérieurs sont propices aux selfies et aux nombreuses pauses photo. Comme le souhaitait déjà Garnier lors de sa conception, le grand escalier assure le spectacle !
Puis, on passe de salon en salon, en admirant aussi bien les plafonds que les sols, les lustres, les tableaux, sans oublier de jeter un œil par les immenses fenêtres ! Je suis sous le charme des deux petits salons (rotonde de la lune et rotonde du soleil) qui se répondent aux deux extrémités du « Grand foyer », sublissime galerie principale. À l’époque, on s’y promène avant le spectacle et pendant les entractes.
Pénétrer dans une loge, c’est aussi apprécier la scène et la salle en forme de fer à cheval, la hauteur sous plafond qui nous fait nous sentir tout petits, et puis le plafond de Chagall évidemment, que j’ai eu du mal à lâcher des yeux. Ceux qui ont misé sur une visite guidée seront au plus près de la scène, s’asseyant quelques minutes dans la salle pour découvrir l’histoire du plafond de Chagall, mais aussi de celui qui dort paisiblement en dessous, attendant qu’on le révèle de nouveau aux yeux des spectateurs.
Cinq anecdotes sur l’opéra Garnier
Charles Garnier a fait sculpter deux bustes, l’un à son effigie et l’autre à celle de sa femme, et les a placés aux deux extrémités de la galerie xx. Plus qu’un geste narcissique (quoique…), il expliqua que cela pourrait amuser les visiteurs de découvrir leurs visages dans le décor. Effectivement, 150 ans après, ceux qui font la visite guidée ou qui ont la tablette audioguide seront invités à aller les saluer. Pour les autres, cela restera des bustes parmi tant d’autres dans l’opéra.
En montant par l’escalier principal, avez-vous remarqué des salamandres au pied des deux grandes statues d’angle ? Non, retournez-y ! À l’origine, elles masquaient de la tuyauterie !
Lors de l’inauguration du Palais Garnier le 5 janvier 1875, Charles Garnier ne fut pas invité et dut acheter sa propre place pour assister à la cérémonie. Un comble !
Dans la boutique de l’opéra, vous pouvez acheter du miel de l’opéra ! Des ruches sont installées sur les toits de la célèbre salle de spectacle pour le plus grand bonheur des gourmands qui se pressent chaque année en octobre pour acheter le précieux nectar, produit en quantité modeste.
Enfin, et c’est certainement l’anecdote que je préfère : le Grand foyer était un salon réservé aux hommes jusqu’à la venue de la reine Isabel d’Espagne en 1875. Cette dernière voulait admirer son aménagement et ses plafonds. Elle visita donc sans se soucier de l’interdiction… Toutes les convives lui emboîtèrent le pas et la galerie devint mixte, mettant fin à cette ségrégation !
Quelle merveilleuse visite ! Je vous conseille de la faire en visite guidée ou avec l’audioguide. Ce dernier m’a permis de me sentir dans ma bulle !
Et si vous voulez prolonger le plaisir et la découverte de l’histoire de l’opéra, lisez le roman « Le concierge de l’opéra » d’Aurélien Benoilid et Maud Nisand.
Informations pratiques 2025
Place de l’Opéra – 75009 Paris
Métro : Opéra (lignes 3, 7 et 8), Chaussée d’Antin (lignes 7 et 9), Madeleine (lignes 8 et 14), Auber (RER A)
Bus : 20, 21, 27, 29, 32, 45, 52, 66, 68, 95, N15, N16
Entrée de 10 h à 16 h sauf fermetures occasionnelles. Fermeture du bâtiment à 17 h.
Pour des raisons liées à l’activité du théâtre, la salle de spectacle est régulièrement inaccessible aux visiteurs, et certains espaces de visite peuvent être fermés.
Visite autonome :
Tarif plein : 15 €
Tarif réduit : 10 €
Gratuité (enfant de -12 ans, demandeurs d’emploi…)
Tablette multimédia : disponible tous les jours de 10h à 15h30 (jusqu’à 16h30 au mois d’août). Tarif : 8€ (7€ en préachat internet, 6,50 euros version enfant)
Durée de visite : 1h30
Langues disponibles : français, anglais, espagnol, allemand, italien, portugais, russe, chinois, japonais, coréen + 1 version pour les enfants dès 6 ans.
Visite guidée :
Tarif plein : 23 €
Tarif réduit : 16,50 € (Moins de 25 ans, personnes en situation de handicap, seniors (+65 ans), demandeurs d’emploi, étudiants)
Moins de 10 ans : 10 €
Jeu immersif « Arsène Lupin et le fantôme de l’opéra » : de 20 à 28 €
Que visiter autour de l’opéra Garnier ?
Après la visite de l’opéra, vous avez encore un peu d’énergie ? Voici quelques balades ou visites à faire aux alentours :
- Les Galeries Lafayette et le boulevard Haussmann pour les fans de shopping
- La place Vendôme pour ses devantures chics
- L’Olympia pour un spectacle
- Le Paradox Museum ou le musée Grévin
- Le Jardin des Tuileries pour prendre l’air (15 minutes à pied)