Au fil des décennies, les traditionnels défilés du carnaval de Guadeloupe ont évolué. Connaissez-vous l’origine du carnaval ? Les différents groupes qui s’y retrouvent ? Embarquement immédiat pour le Carnaval de l’île papillon aux Antilles !
Quel est le rôle de l’Office du Carnaval de la Guadeloupe ?
L’OCG est l’entité fédératrice du carnaval de Guadeloupe. Dans le carnaval, il existe des groupes qui se retrouvent au sein de comités qui, eux-mêmes, se retrouvent au sein de fédérations !Ces dernières sont au nombre de cinq. Il s’agissait d’avoir une structure qui parle d’une seule et même voix pour l’ensemble de ces acteurs et qui puisse gérer un projet global pour le carnaval. Elle assure également un rôle de conseil toujours auprès de l’ensemble des carnavaliers.
Pouvez-vous nous rappeler l’origine du carnaval de la Guadeloupe ?
Le carnaval est né bien loin des côtes guadeloupéennes et il y a fort longtemps ! Deux univers s’y côtoient indéniablement : le religieux et le païen. Il suffit pour cela de se pencher sur les deux définitions les plus couramment utilisées.
Carnalevarem de « carne », chair et « levarem », enlèvement où toute la symbolique de la suppression de chair avec l’entrée en carême, en quarantaine, prend place en droite ligne de la morale chrétienne. Carrus navalis, expression de rites païens, représente la notion de fête avec le « char naval ».
L’ancêtre du carnaval remonte donc à la Rome antique mais il faut, par ailleurs, distinguer deux formes de carnavals. Le carnaval des villes, plus canalisé, plus institutionnalisé. Parallèlement, le carnaval de campagne marque les fins de saison et regorge de figures que l’on trouve encore dans le carnaval d’aujourd’hui. Le parallèle peut aisément se faire avec le carnaval des chars face aux groupes à pied.
C’est lors de la phase de colonisation des Antilles que le carnaval, ses figures et ses rituels, arrivent avec les campagnards français. Les premiers affranchis reprendront ces habitudes ainsi que les anciens esclaves en y apportant l’africanisation des chants et des percussions.
Aujourd’hui, 40 ans après la création du Groupement pour le Développement du Carnaval et des Fêtes (GDCF), ce ne sont pas moins de 5 fédérations, 11 comités qui organisent les festivités carnavalesques sur l’ensemble du territoire où l’on comptabilise plus de 100 groupes.
Quels sont les codes et rituels à connaître pour bien comprendre le déroulement du carnaval ?
La spécificité du carnaval de Guadeloupe est sa grande diversité, tant par le son que par les costumes. Pour le comprendre, il faut connaître ce qui fait sa personnalité.
Lors des grandes parades, on peut parler d’unité dans la diversité. Il y a 6 catégories de groupes :
- les groupes à caisses claires qui, pour faire simple et donner une référence, sont dans le style brésilien : beaucoup de plumes, de paillettes, des décors, mise en scène et chorégraphie époustouflantes … avec une musique où les instruments à vent sont très présents.
- les groupes à synthé : c’est leur musique qui les distingue des groupes à caisses claires. En effet, ce sont des orchestres à pied avec un instrument central, le synthétiseur.
- Les groupes à po ou « groupe à peau » : ce sont des groupes très différents qui revendiquent une recherche plus authentique où les paillettes n’ont pas leur place. Ces dernières années, même si les matériaux naturels sont fortement privilégiés, la couleur fait son apparition dans les costumes. Leur musique, menée par différentes formes de tambours, rythme leur évolution. Ils avancent pour la plupart très vite.
- Les groupes de mas : souvent appelés Ti Mas parce qu’associés aux jeunes, ce sont des groupes avec une musique également différente. En plus des costumes souvent très simples à base de satin coloré, ils arborent un masque, de singe pour la plupart mais il peut être tout autre. Gesticulant, sautant, les principaux groupes de cette catégorie se font un devoir de traiter des thèmes d’actualité lors de leur prestation pour les grandes parades (environnement, violence …).
- Les Masques de Vieux Fort ou « Mas Vieux Fort » : un des plus anciens groupe de carnaval de Guadeloupe. Couverts de la tête au pieds, habillées de couleurs vives, essentiellement du madras, ils ont une musique qui leur est propre où on retrouve un instrument unique dans le carnaval : la flûte. Leur rythmique est unique et ils sont le seul groupe à y jouer.
- Les autres communautés : le carnaval de Guadeloupe est ouvert à tous ! Aussi, les communautés, notamment haïtiennes, ont structuré des groupes qui sortent essentiellement pour les grandes parades. On trouve également des ressortissants de la République Dominicaine et des bretons.
Découvrez les festivités qui ont eu lieu en 2017 lors du carnaval de Guadeloupe !
Crédits photos : © Office du carnaval de Guadeloupe.
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